lundi 6 décembre 2010

Les images...

Bon je sais, on ne voit ni vraiment bien mon abris,
ni vraiment bien ce que représente la souche que je porte fièrement,
(si vous avez lu le message ci-dessous, vous comprendrez pourquoi j'ai honte en voyant la photo...)
mais ce n'est pas moi qui ai pris les photos, et puis comme seconde excuse, je peux vous dire que ça faisait alors 40 heures que je n'avais pas mangé!
Ca suffira? ;-)
Ces photos serviront surtout à vous montrer ma tronche suite à 2 jours de survie et surtout une quinzaine d'heures à souffler en tabarnak sur feu de mârde!

Aller, promis maman, j'arrête la survie!
Gros bisous à tous!



samedi 4 décembre 2010

Expé de survie, le retour!

Salut les jeunes!

Bon, ben puisque je vous écris, c'est parce que je suis revenu!
Bon, c'est vrai, j'allais tout de même pas rester à crever de froid au fond des bois Québécois, mais quand même, nous avons vécu cette semaine, ma classe et moi, une drôle d'expérience!
Tout à débuté lundi dernier, lorsque nous sommes partis en bus jusqu'à un camp de scout à 45 minutes à l'ouest de Québec. Nous y avons monté la tente sur la neige, puis suivi des cours sur la survie en milieu hostile (vous me direz, lorsqu'on se retrouve en situation de survie, c'est rarement dans un palace!)


Puis dès le mardi soir, nous sommes partis en groupe de 2 ou 3, de 16h jusqu'à minuit, dans le bois, pour se rendre compte de ce qu'est la survie, la vrai! (Note pour Nico: j'étais avec Yann, le fameux breton... Nous sommes tous les 2 rentrés vivants! ;-) Tous s'est bien déroulé ce soir là, mais nous avons déjà galéré à allumer un petit feu de rien du tout, qui s'est ensuite transformé en machine à enfumer notre abris!


M'enfin rien à signaler de bien grave à signaler pour cette "répétition" de survie, à part que le froid se faisait déjà bien mordant... Ce n'était encore rien...

En effet, le mercredi matin, après avoir passé la fin de la nuit en tente et suivi les cours rudimentaires sur comment piéger, tuer et vider un lapin (bravo mamie, moi je sais toujours pas si j'aurais été capable de faire ça...!), nous nous sommes dirigés dans l'après-midi dans le bois, où nous avions pour consigne d'y survivre, en solitaire, jusqu'au vendredi matin. 
Consigne très simple c'est vrai, sauf que cette année, il n'allait pas faire -35°C comme l'année précédente, il n'allait pas neiger plus de 1m en une nuit comme en 2008, non, il allait tomber entre 40 et 50 mm de pluie, puis geler par là-dessus! Et forcément, mes chaussures prenaient l'eau, mon blouson et mon pantalon de ski n'étaient plus imperméables, mes gants non-plus... D'un coup ça devient plus rock & roll, vous trouvez pas?!


Nous avions le choix de passer ces 40 et quelques prochaines heure soit avec notre sac à dos (avec bouffe, eau, PQ, lampe torche, bâche et autres articles très utiles pour cet exercice) ou bien avec...rien!  Bon, si, tout de même, nous avions droit au couteau multifonctions, à un briquet et un petit rouleau de scotch (ou Gaff' pour les ingénieurs "Musique, Image et Son"!)
Vous pensez donc bien que j'ai opté pour la deuxième solution, beaucoup plus drôle et plus avantageuse pour la note finale! (Et oui, car cet exercice est un examen!!!)
Ha, et pour corser le tout, il était interdit d'avoir une montre un autre ustensile indiquant l'heure (donc un appareil photo aussi, c'est pourquoi je n'ai pas encore de photos de cette aventure, j'en aurai 2  prises par mon prof à vous montrer bientôt!), nous étions donc totalement déboussolés au fond du bois!

J'étais donc "déposé" par mon prof en dernier, allez savoir pourquoi c'est tombé sur moi, dans un coin de forêt où ce dernier me dis: "Ici, tu vas gouter aux grands vents québécois...". Hum, merci Carlo, c'était pas fait pour me rassurer! Il me restait alors une toute petite heure de jour pour trouver un coin propice où construire un abris, le bâtir, faire un feu, et... ben c'est tout! Je trouvais mon coin assez rapidement, coincé entre deux roches, où je pourrais installer mon poncho pour faire un bon coupe-vent! Puis vint le temps de l'abatage... Comme j'avais été placé dans un endroit sans trop de pins, épinettes et autres résineux, je dû me résoudre à abattre tous ceux, ou presque, que la scie de mon leatherman pouvais avaler...
Et croyez moi ou non, mais bien que pas bien longue, ben elle en a bouffé du sapin ma p'tite sciotte! Un vrai carnage! Ce qui fait que je me retrouvais bientôt avec un toit de 30cm d'épaisseur de sapinage (branches de pin coupées pour servir d'isolant), et autant au sol! Oui mais voilà, le sapinage c'est bien beau, mais ça réchauffe pas des masses! Il était donc temps d'allumer un feu. Haha, j'aimerais bien vous y voir, vas allumer un feu avec du bois vert sur lequel il a plu depuis les 10 dernières heures! Après plus d'une heure d'essais infructueux, un briquet fondu (cf la photo ci-dessous) et déjà un irritation au pouce droit à force d'actionner la roulette du briquet, je me résignais à passer cette première nuit sans feu, trempé jusqu'aux os, dans un abris de 50cm de haut, d'où perlaient des gouttes d'eau sans arrêt... I love Canada! ;-)
Ca faisait peut-être une heure que je grelottais, alternant périodes de "sommeil" et de "mais bordel de merde de putain de (...) qu'est-ce-que je fous là??!!!" lorsque l'assistant de mon prof me surpris en me foutant le faisceau de sa torche dans la tronche et me dis:
"Ca va? T'es pas mort? Pourquoi t'as pas de feu?" 
Que voulez-vous répondre à ça?! Bon, il m'appris tout de même que je n'étais pas le seul à ne pas avoir de feu, ce qui me rassura, puis reparti aussi vite qu'il était venu.
La nuit continua, lentement, alternant périodes de pseudo-sommeil, d'abatage de nouveaux pins pour me réchauffer et de tours en rond autour d'un sapin pour réactiver la circulation sanguine dans mes pieds... Je sentais déjà ces derniers mal en point, ce n'était encore rien!
Lorsqu'après une énième sieste frigorofique je me réveillais, je voyais que tout avait blanchi autour de moi, et que le jour pointait! J'avais passé la première nuit, enfin!
Il était environ 6h du mat, il neigeait, il faisait donc (très) froid, mes pieds étaient gelés, et il fallait que je me lance dans l'exploration de ma zone attitrée pour un trouver des branches pour améliorer mon abris, essentiel dans la notation! Cette activité me réchauffa bien, et j'avais bientôt construit un beau mur de bois de 50 cm de haut me protégeant du vent, servant aussi de réflecteur de chaleur lorsque j'aurai un feu, tenu grâce à quelques branches plantées et tenues avec des noeuds faits avec des racines ou mes lacets de chaussures! 
Système D!
Aller, le jour était maintenant bien levé, il me fallait VRAIMENT un feu! Je partis donc pendant plus de 2 heures ramasser différentes sortes de bois, de la racine grosse comme quelques cheveux jusqu'à la minuscule branche de sapin protégée de l'humidité par la neige, pour revenir à mon abris avec l'équivalent d'un sac plastique de combustibles plus ou moins secs... C'est au moins sur eux que je fondais tous mes espoirs!
Après une minutie digne d'un assembleur de tour Eiffel en allumettes, j'étais prêts à allumééééééé le feu! Et vous savez quoi! Ca a marché! Ouaaaah!
Une petite flamme d'une dizaine de centimètres de haut que je m'évertua à alimenter et à entretenir durant les 15 prochaines heures... Le reste de ma journée se composa donc de recherche de nouveau combustible sec, de réchauffage des mains, et de séchage de mes chaussettes, gants, semelles, sous-pull... Les chaussettes de l'archi-survivant étaient sèchent, archi-sèches (voire même un peu brûlées... Heu M'man, les chaussettes vertes que j'ai eu par le courrier de septembre, ben elles sont un peu plus foncées qu'avant...!) lorsque je décidais de remettre mes chaussures... mouillées... 
3 voire 4 heures de séchages, réduites à néant en 7 minutes... Ben voyons, la nuit prochaine allait encore être coriace! 
Le jour diminua enfin, la 2ème nuit en solo allait commencer... J'avais mon feu que j'attisais sans relâche, mes vêtements un tout petit plus secs que la veille, et l'espoir que la nuit allait passer vite... Ben nan...
Cette nuit là fut l'une des plus longues de ma vie, il ne pleuvait maintenant plus, mais il gelait à pierre fendre, et ma gorge m'irritait de plus en plus avec toute cette fumée que j'avalais (merci le bois mouillé!)
C'est vers minuit que j'abandonnais mon feu, fatigué de souffler dessus, et j'allais passer les 7 prochaines heures de nuit à tapper des pieds pour vérifier si tous mes doigts de pieds ressentaient encore la douleur (ce qui est une bonne chose!) et à faire du step (comme monter des escaliers en fait) sur la roche proche de mon abris pour me réchauffer! J'alignais les séries de 50 montées d'une jambe et 50 de l'autre, je dû faire une bonne trentaine de séries durant la nuit... (On est aujourd'hui dimanche, j'en ai encore mal aux cuisses et au cul! ;-)

Aller, je vous passe les détails suivants, pour vous dire que vers 8h30 vendredi matin, mon prof Carlo revint de chercher, je lui présentais mon abris, mon mur de réflection, les restes de mon feu, et ma création: une ébauche très sommaire de tour Eiffel à partir d'une souche, qui me rappelait qu'en France, en ce jour du 3 décembre, c'était l'anniversaire de ma cousine préférée ( Bon annif Lulu), que la veille c'était celui de mon p'tit cousin préféré (Bon annif' Andy) et que le lendemain c'était celui de mon cousin préféré (Bon annif Rém') et de mon amie préférée (Bon annif Flo)! Sincèrement, ça m'a vraiment aidé à passer le temps à penser à vous 4, à imaginer comment vous alliez fêter ça, et cette "Tour Eiffel" était un peu mon cadeau d'annif pour vous tous... Bon je sais, je ferais mieux la prochaine fois!

Pour finir, Carlo m'apprenait que, sur les 22 élèves de départ, plus de 12 avaient flanchés, et que nous n'étions que 5 ou 7 avoit réalisé ces 48h en mode "briquet-couteau-scotch-écétou", dont les 4 européens! Alors, c'est qui les plus forts!

Voilà, merci d'avoir lu cette histoire de fou jusqu'au bout, je suis vraiment très heureux d'avoir réussi cette aventure, mais surtout très heureux que ce soit terminé... C'est dur physiquement (j'ai des courbatures un peu partout, des ampoules aux pieds comme jamais et des mains dans un état indescrisptible, un ami a des angelures sur 2 doigts de pieds...), mais surtout très dur mentalement... On est dimanche et je sens encore la fatigue psychique de cette effort...!

Je vous laisse avec cette dernière photo, montrant les reliques du matériel qui m'a aidé à survivre... Heureusement que Leatherman garantie sont matos 25 ans! (Gégé, va falloir qu'on prenne RDV rapidement! ;-)


Aller, gros bisous à tous, 
j'espère que vous préparez bien les fêtes, 
que la neige du Loiret ne provoque pas trop de problèmes par chez vous,

à très vite,
Ju!